Découvrez l’interview exclusive de Jellexia, autrice en auto-édition de « Ma senpai est un homme«
Peux-tu te présenter ? (ton parcours, ton œuvre)
Je m’appelle Héloïse, j’ai 28 ans et j’entre dans la crise de la trentaine ! J’auto-édite mes livres depuis 11 ans. Je suis autrice entrepreneure et je travaille seule. J’ai suivi une formation en peinture murale à l’école Émile Cohl, spécialisée en fresques et trompe-l’œil, ce qui m’a apporté des bases solides en dessin académique. Après cette formation, j’ai poursuivi mon travail dans le manga tout en donnant des cours de dessin pour enfants, jusqu’à l’arrivée du COVID. C’est d’ailleurs pendant cette période que j’ai débuté la saga Ma senpai est un homme.
Peux-tu pitcher ton histoire ? Pourquoi ce projet ?
Il s’agit de l’histoire de Cassiopée, une jeune fille qui intègre une école de magie réservée aux filles. Dès la rentrée, elle se retrouve en échec scolaire, ce qui l’oblige à prendre des cours de soutien avec la meilleure élève de l’école. Mais elle découvre alors un secret troublant : cette élève est en réalité un homme.
Thématiques : Drame, fantastique, romance, LGBT.
Quels sont les enjeux du format webtoon ?
Le webtoon est conçu pour être lu sur téléphone et s’adresse principalement à un public jeune. Il adopte un format épisodique, similaire à une série, ce qui le rend idéal pour les récits longs et feuilletonnant. En général, un épisode compte une dizaine de pages et est publié chaque semaine, créant ainsi une fidélisation du lectorat.
Comment s’est déroulée l’adaptation de ton webtoon en version papier ?
L’adaptation s’est faite naturellement en m’inspirant de webtoons déjà adaptés en version papier, comme Solo Leveling et White Blood. Le projet a été financé grâce à une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule. Une fois la campagne terminée, j’ai pu présenter, vendre et dédicacer les albums lors d’événements comme la Japan Expo ou le Festival BD de Chambéry.
Les tomes sont actuellement disponibles dans les librairies Momie BD à Chambéry, Lyon, Clermont-Ferrand et Paris.
Quelles sont les étapes de l’auto-édition et les savoir-faire nécessaires ?
Comme tout auteur de BD en auto-édition, je dois gérer tous les aspects du métier : marketing, vente, logistique et création. Cela implique une grande polyvalence, car j’endosse aussi le rôle d’éditeur.
En tant que scénariste et dessinatrice, je réalise toute la BD moi-même. Une fois l’album terminé, je mets en place une campagne de financement participatif pour couvrir les frais d’impression et expédier les exemplaires aux contributeurs. Pour le tome 3, par exemple, j’ai enregistré 350 préventes.
Que faut-il pour maintenir un projet à flot ?
- Un espace de stockage pour les livres (j’ai actuellement 1 800 exemplaires en stock).
- Un esprit dynamique et la capacité à se discipliner pour avancer dans le travail.
- Une gestion polyvalente entre création, promotion, vente et logistique.
- Une prise de risques constante, qu’ils soient financiers, matériels ou liés à la santé.
- Une personnalité solaire, essentielle pour présenter et vendre son projet avec enthousiasme.
- Une proximité bienveillante avec sa communauté, qui joue un rôle clé dans la réussite du projet.
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